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Terra Fertilis accélère sur le biochar

Le biochar est un produit coûteux. Ses applications sont pour l’heure réservées aux cultures ayant les plus fortes valeurs ajoutées, comme le maraîchage, la vigne ou l’arboriculture.

L’entreprise ambitionne de tripler sa production de biochar à horizon 2024-2025 sur son site d’Argentan (Orne). Une deuxième ligne doit arriver au mois de janvier prochain.

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Rien ne semble pouvoir freiner le biochar au sein de l’entreprise Terra Fertilis, marque de la société de gestion forestière Sylva Fertilis, elle-même filiale du groupe SLB (Stéphane Ledentu Bois). En tout cas pas les retards pris à la mise en route du prototype industriel en 2018 du fait de la réglementation, pas même le Covid qui a stoppé net la production à peine l’outil était-il prêt à démarrer en 2019, ni l’absence de subventions et de soutiens publics pour un produit classé dans la case charbon.

1 200 t/an à l'horizon 2025

Et malgré le coût de production qui fait du biochar un produit de biostimulation et de régénération des sols haut de gamme (avec certes des effets revendiqués pendant dix ans après son application), le directeur de Terra Fertilis, Stéphane Ledentu, y croit dur comme fer : « Le biochar est un produit qui peut répondre aux enjeux actuels, à commencer par le stockage de carbone dans les sols, la santé des plantes, la résistance à la sécheresse, l’économie en eau et en intrants chimiques et minéraux. »

Ainsi a-t-il annoncé, lundi 5 décembre, lors d'une présentation à la presse de l'usine d'Argentan (Orne), la mise en place d’une deuxième ligne de production en janvier avec un objectif d’une troisième ligne pour l’horizon 2024-2025. L’entreprise triplerait ainsi sa production pour atteindre 1 200 t/ an.

© Alexis Dufumier - La société Terra Fertilis produit 400 t de biochar par an. Elle en prévoit 800 t après la mise en place de la deuxième ligne en janvier prochain, puis 1 200 t à l'horizon 2025.

Un procédé breveté

Le procédé de fabrication du biochar de Terra Fertilis est breveté. Il se fait dans des fours à pyrolyse, par combustion incomplète à haute température (entre 400 et 1 000 °C) de pellets de bois en l’absence d’oxygène. Le procédé développé est autonome en chaleur avec recyclage et combustion du syngas, garantissant également l’absence d’émissions de gaz à effet de serre.

Ce procédé, de même que la maîtrise de l’approvisionnement en bois par l’exploitation en propre de 1 000 ha de forêts en France et d’environ 13 000 ha dans le monde, est selon le directeur la garantie d’une qualité supérieure du biochar de Terra Fertilis.

Des actions biostimulantes revendiquées

Le biochar de Terra Fertilis a reçu une autorisation de mise sur le marché de la part de l’Anses. Le producteur revendique des actions biostimulantes. Il s’agit entre autres des effets sur la porosité des sols et de la mise à disponibilité de l’eau et des nutriments. Par ailleurs, l’entreprise se présente comme le seul producteur français de biochar utilisable en agriculture biologique.

Le coût d’une application (à renouveler tous les 5 à 10 ans) est d’environ 900 €/ha. Les débouchés sont pour l’heure trouvés auprès des collectivités territoriales, des espaces verts, de l’arboriculture, du maraîchage, de la vigne ainsi qu’auprès des particuliers.

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